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Journée mondiale du Travail Invisible

2020-04-07T14:06:42+02:0007-04-2020|Catégories : Actu|

Aujourd’hui c’est la journée mondiale du #TravailInvisible. Quel lien entre travail invisible et inégalités femmes-hommes ?

Le travail invisible désigne le travail qui n’est pas officiellement reconnu et non rémunéré, il est majoritairement supporté par les femmes .

Le terme « travail invisible » ( notion de Afeas) désigne le travail qui n’est pas reconnu comme tel car non rémunéré, et non compté dans la création de richesse d’un pays.

Les tâches ménagères, le soin et l’éducation des enfants, l’aide aux proches dépendants, très largement supportées par les femmes (plus des 2/3, source Insee Enquête Emploi du temps 2010), et génératrices de nombreuses inégalités (économiques, professionnelles), sont toutes considérées comme du travail invisible alors qu’elles sont d’une grande utilité sociale.

La crise sanitaire, que nous traversons nous permet d’apprécier à quel point le soin aux autres, habituellement peu reconnu, est d’une grande utilité sociale, mais elle alourdit aussi la part du travail invisible supporté par les femmes. A travers l’outil Maydée APP, nous espérons mettre en lumière ces heures de travail Invisible en proposant un outil d’analyse du partage des tâches aux couples.

Dans un essai très drôle, Titiou Lecoq dénonce la répartition inégale des tâches ménagères et parle de Maydée !

2017-12-12T17:58:36+01:0012-12-2017|Catégories : Actu|Mots-clés : , |

La journaliste et autrice Titiou Lecoq s’est attaquée à la question de la répartition des tâches à la maison, dans un essai drôle mais juste. Le pitch ? Après avoir lu ce livre, vous ne ramasserez plus une chaussette qui traîne par terre. Mieux, vous le vivrez bien.

Pour l’écriture de ce livre, elle a rencontré Julie, co-fondatrice de Maydée, qui lui a raconté comment lui est venue l’idée du projet. Extrait :

couverture livre Libérées de Titiou LEcoq

Le premier pas nécessaire, c’est donc la prise de conscience individuelle. On peut sentir, devant une chaussette qui traîne, un immense ras-le-bol, voire une rage. Mais, la plupart du temps, le ménage est invisible. Totalement invisible aux yeux de celui qui ne le prend pas en charge. Ce sont des minutes grattées ici ou là, des gestes qu’on fait en pensant à autre chose et dont on sous-évalue en général l’aspect chronophage. Pour mesurer l’ampleur du déséquilibre au sein du couple, il faudrait que chacun note ce qu’il fait pendant au moins deux semaines. J’ai rencontré une femme qui travaille précisément sur cette idée. Après la naissance de son premier enfant, Julie Hebting a eu l’intuition qu’elle se faisait complètement arnaquer, même si conjoint partageait ses convictions féministes.

Elle a cherché comment mesurer le temps qu’elle consacrait aux tâches ménagères. Elle a trouvé des applis dont se servent les free-lances pour quantifier leurs tâches et pouvoir les facturer à leurs clients. Elle les a détournées et a eu la confirmations : tout féministe qu’il était, son conjoint ne faisait pas la moitié du boulot. Elle a alors décidé de créer une application partagée, Maydée, qui permet aux couples de voir très clairement leur répartition propre….

Extrait de Libérées ! de Titiou Lecoq, éditions Fayard (2017), p.28-29.

Regards croisés : de quoi l’école maternelle est-elle le nom ?

2017-11-28T19:39:23+01:0028-11-2017|Catégories : Actu|Mots-clés : , , |

Par Julie Hebting, Co-fondatrice et Responsable de développement de projet chez Maydée.

Une découverte par inadvertance

Depuis peu, mon fils de 3 ans a commencé l’école. Je n’ai rien remarqué au début. Puis c’est devenu une évidence. Le nom de l’établissement, “École Maternelle” me renvoie chaque jour l’idée que c’est mon rôle, un rôle de femmes, de s’occuper des jeunes enfants.

En effet, en regardant de plus près, en me rendant à l’école, le constat était sans appel : il n’y a que des femmes dans cet espace. Ce sont majoritairement les mères qui déposent les enfants le matin et les récupèrent le soir, et le personnel de l’établissement est majoritairement féminin. S’agissait-il d’un épiphénomène ou d’une simple représentation de la réalité ? J’ai mené mon enquête … 

Gif Dana Scully Maydée

Et roulement de tambour … Mon œil ne m’avait pas trompée. Les trajets aller-retours sont majoritairement pris en charge par les mères.

Puis j’ai cherché à savoir qui travaillait dans cette institution. Résultat : l’enseignement public du premier degré est assuré à 83,5% par des femmes. Cette désignation d’école maternelle avait-elle un effet sur le taux élevé de femmes dans l’enseignement du premier degré ? Je ne pense pas qu’on puisse directement faire de lien. Si on regarde chez nos voisins allemands, les enfants vont dans des jardins d’enfants (Kindergarten) et le personnel est aussi majoritairement féminin. Il y a seulement 5,2% d’hommes.

L’effet domino

Il n’empêche que cette découverte a fait écho avec tous les articles que j’avais vus passer cet été. Après le buzz de la BD d’Emma “Fallait demander”, j’ai vu de nombreux articles conseillant aux femmes d’apprendre à déléguer ou à lâcher prise, sous-entendant que l’inégale répartition de la charge mentale serait principalement la faute des femmes qui ne savent pas déléguer, entretenant par la même occasion leur culpabilité. Mon interrogation est simple : comment fait-on pour lâcher prise quand tant de choses dans notre environnement, notre quotidien (école maternelle, clichés sexistes dans la pub, blog de mamans parfaites, …) nous renvoient à notre rôle de femme, de mère ?

Julie Hebting.

Antoine, papa au foyer

2017-11-29T10:47:32+01:0028-11-2017|Catégories : Actu|Mots-clés : , , |

Papa de deux enfants de 9 mois et 3 ans, Antoine R., 30 ans nous raconte aujourd’hui son expérience de papa au foyer.

Bonjour Antoine. Depuis quand es-tu papa au foyer ? Est-ce un choix ?

« Je suis en congé parental depuis le 15 août 2017… depuis trois mois. Je ne les ai pas vus passer.

Oui, c’est un choix. Je n’étais pas obligé de le faire, mais les circonstances l’ont facilité. Nous avons 30 ans tous les deux ma compagne et moi, et comme d’autres trentenaires nous nous sommes questionnés sur la suite de notre carrière. Ma compagne y a répondu plus vite que moi, en décidant de faire un MBA à Fontainebleau.

Ne ne voulions pas vivre séparés. Nous avons donc décidé d’un commun accord de quitter Paris et de nous installer ensemble à Fontainebleau pour un an.

J’ai quitté mon travail à Paris. Je souhaitais prendre le temps de voir grandir les enfants et de profiter un peu plus d’eux. J’étais sûr de mon choix, et au bout de trois mois je ne le regrette pas. »

Quelles ont été les réactions dans ton entourage (famille, ami.e.s, collègues) ?

« La famille de ma compagne comprend et accepte ce choix. Mes parents aussi, mais ils sont plus nuancés. Ils ne me verraient pas faire durer cette situation plus d’un an. En clair, ils seraient déçus si je décidais d’être père au foyer pendant les cinq ou six prochaines années.

Les collègues plus âgés et ayant des enfants m’ont tous dit que j’avais fais un super choix. Les plus jeunes n’ont pas perçu les enjeux.

Sinon, je reçois très souvent des marques de sympathie dans la rue… qui proviennent uniquement de femmes. Elles trouvent ça super, un papa qui s’occupe de ses enfants. Les hommes me demandent plutôt : « Comment fais-tu ? ». La première idée qui me vient alors à l’esprit, c’est qu’ils n’ont sûrement jamais posé cette question à des femmes. La deuxième, c’est que je ne suis pas un surhomme, mais qu’il me paraît évident de m’occuper de mes enfants. De nombreuses femmes l’ont fait avant moi, et parfois avec plus d’enfants et moins de commodité. »

Comment est-ce que tu vis ta vie de père au foyer ? Est-ce une expérience enrichissante/épanouissante ?

« Je le vis très bien. Cela fait du bien de prendre du temps dans cette société de plus en plus rapide, de s’adapter à un autre rythme, celui des enfants. Il y a moins de stress, sauf un peu le soir, quand ils ont faim. Mais, en général, c’est un problème qui se règle assez vite !

C’est une super expérience pour les enfants et moi. Je les connais vraiment maintenant. Après les onze jours de congé paternité, lorsque je voulais passer du temps avec notre fils, je posais sans cesse des questions à ma compagne : est-ce qu’il a faim ? Est-ce qu’il est fatigué ? Bref, j’avais l’impression de ne pas savoir faire.

Désormais, c’est un peu l’inverse qui se produit. J’ai vraiment l’impression de pouvoir leur apporter quelque chose, je me sens plus légitime. J’ai le temps de faire plus que de la logistique (repas, changement de couche,…). »

Est-ce que tu penses que ce choix aura un impact sur ta vie professionnelle future ? Si oui, pourquoi ?

« Je pense pas que cela aura un impact sur ma vie professionnelle. Je vais peut-être rater certains changements dans ma profession, mais je compenserai avec une fraîcheur mentale lorsque je retravaillerai. Je continue de regarder mon compte Linkedin. J’ai même eu une proposition de rendez-vous !« 

Actuellement, il y a une pétition sur change.org pour “un congé paternité digne de ce nom”, lancée par le magazine Causette. Qu’en penses-tu ? Tu penses aussi que le congé paternité de onze jours est trop court ?

« C’est une bonne chose que cette pétition ait relancé le débat, car onze jours cela permet uniquement d’assurer un retour à la maison, mais c’est bien trop court pour vraiment connaître son enfant. Je ne pense pas que le congé paternité de six mois obligatoire soit une alternative. Une des meilleures solutions serait de laisser le choix aux parents de moduler leurs congés maternité/paternité (congés complets et/ou travail partiel).« 

Seuls 12 % des pères ont modifié leur temps d’activité au-delà de leur congé de paternité. Quels sont les freins rencontrés par les hommes d’après toi ?

« Parmi les principales difficultés, il y a la mauvaise connaissance des dispositifs. A titre personnel, je ne savais pas que je pouvais bénéficier d’un congé parental partiel dès le premier enfant. Pour ça, il faut avoir un an d’ancienneté, ce qui n’est pas toujours évident à une époque où on change souvent d’entreprise. Enfin, il faut surtout pouvoir le faire accepter, sans conséquences, par l’entreprise dans laquelle on travaille.« 

Enfin, si tu devais faire la promotion de la vie de papa au foyer, quels seraient tes trois arguments pour convaincre d’autres hommes à passer le pas ?

« Je suppose que si l’on a des enfants, c’est pour passer du temps avec eux. Pour ça, le congé parental est une sacré opportunité. Etre père au foyer, c’est pouvoir passer du temps de qualité avec ses enfants et les voir grandir.« 

29 juillet 10h13

2023-04-13T13:38:03+02:0028-11-2017|Catégories : Actu|Mots-clés : , |

Depuis le 3 novembre à 11h44 précisément, les femmes travaillent bénévolement. En effet, d’après l’asso Les Glorieuses, avec un écart salarial de 15,8% tous secteurs confondus, les femmes travaillent « gratuitement » pendant 39,7 jours ouvrés (pour mieux comprendre, relisez ici l’article des Glorieuses).

Parce qu’on aime les problèmes de maths, et que nous savons qu’inégalités professionnelles et inégalités domestiques sont intimement liées, on s’est demandé, à la manière des Glorieuses, à partir de quel jour les femmes devraient arrêter d’effectuer les tâches domestiques pour être à 50/50 avec les hommes.

Résultat : au bout de 209, 437 jours les femmes ont déjà consacré autant de temps aux tâches domestiques que les hommes en 1 année, c’est-à-dire le …. 29 juillet à 10h13 !

Pourquoi se poser cette question ?

Quand on a vu la très chouette campagne des Glorieuses, deux choses nous ont mis la puce à l’oreille :

1. Tout d’abord, et les Glorieuses le soulignent très bien, l’inégale répartition des tâches domestiques est un facteur majeur des inégalités professionnelles, et donc des inégalités salariales.

“Les perspectives de carrière et la possibilité d’obtenir un salaire plus élevé pour les femmes sont entravées par le fait qu’elles connaissent davantage d’interruptions au cours de leur carrière que les hommes. Ces différences sont essentiellement liées à la place qu’elles occupent dans la sphère privée (éducation des enfants, prise en charge des parents, tâches ménagères et charge mentale – ensemble des préoccupations à propos des tâches domestiques ou éducatives – afférente).”

Plusieurs études le montrent : on sait par exemple que les femmes renoncent davantage que les hommes à leurs ambitions professionnelles pour leur vie de famille (18% des femmes contre 6% des hommes).

2. Les tâches domestiques, effectuées à 72% par les femmes, c’est déjà du travail bénévole. Un travail, sans rémunération, qui est encore trop souvent l’apanage des femmes.

Les femmes ne seront pas rémunérées à leur juste valeur dans le cadre professionnel tant qu’il sera considéré que le travail domestique est d’abord leur affaire.

Comment on a fait ?

Pour savoir à partir de quelle date les femmes ont effectué autant de tâches domestiques que les hommes en un an, on est parti du constat suivant : les hommes consacrent en moyenne 105 minutes par jour aux tâches domestiques, et les femmes 183 minutes

(183-105) / 183 = 42,62 %

Les hommes accordent donc 42,62% de moins que les femmes aux tâches domestiques.

Sur 1 année (365 jours), ça correspond à 155,57 jours que les hommes consacrent en moins aux tâches domestiques.

365 – 115,57 = 209,43

Au bout de 209,43 jours, les femmes ont donc déjà effectué autant de tâches domestiques que les hommes en une année, c’est-à-dire le 29 juillet à 10h13.

CQFD.

#HackEgalité, 9 mois après

2017-11-28T18:27:29+01:0028-11-2017|Catégories : Actu|Mots-clés : , |

Le 5 mars 2017, au terme de 2 jours de belles rencontres et de travail acharné, le prix de la Ministre en poche, le projet Maydée voyait le jour. 9 mois après, nous avons retrouvé nos co-lauréats L’attrape-sexisme et George le deuxième texte pour raconter notre expérience du hackathon HackEgalité, dans le cadre de la Semaine de l’innovation publique.

L’occasion de faire premier un bilan des trois projets, et de rappeler que l’innovation peut aussi être mise au service de projets citoyens et dédiés à la lutte contre le sexisme : une application web de quantification de travail domestique (Maydée), une plateforme de ressources de textes d’autrices (George le deuxième texte), des serious games pour contrer le sexisme en entreprise (L’attrape-sexisme).

logo hackathon égalité femme homme

Comme toujours, nous avons pris beaucoup de plaisir à parler du projet et à échanger avec celles et ceux qui étaient présent.e.s. Merci à vous tou.te.s !

Merci enfin à l’équipe de Futurs Publics (SGMAP) pour leur invitation, ainsi que leur soutien ces 9 derniers mois ! #OurAdministrationIsGreat

🔁 Séance de rattrapage :

Remise des prix du HackEgalité FH

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